TutoPhoto

Des Tuto 100% Gratuit, pour sortir du mode AUTO

FocusInformatiqueTous

Focus #2 : Ma vision sur les Microstocks

Le sujet est compliqué et risqué, mais je me risque à donner ma position sur le sujet. Commençons par le début, c’est quoi un Microstocks?

Il s’agit d’une grande bibliothèque où des contributeurs, professionnel ou pas, ajoutent des fichiers qui sont validés par un modérateur afin de respecter des exigences de qualités. Puis, ces fichiers son revendus à des sociétés qui en ont besoin, soit à l’unité, soit par des abonnements. On peut donc comparer cela à une immense base de données. Ensuite, il y a un pourcentage des ventes qui est reversé à l’auteur. Le pourcentage est modeste et variable selon les plateformes. Les principales plateformes Microstock sont les suivantes :

  • Dreamstime
  • Shutterstock.com
  • Fotolia
  • IStockphoto

 
La controverse porte sur plusieurs points :

Licence libre de droit :
Les images sont vendues en « licence libre de droit ». C’est-à-dire, que l’utilisateur pourra utiliser vos images comme bon lui semble, autant de fois qu’il le souhaite et durant le lapse de temps qu’il souhaite. Il existe, sur certains sites, une Licence de type Etendu, qui autorise le fait que l’image soit utilisée dans des produits destinés à la revente. La rétribution est alors plus importante.

Rétribution très faible :
L’autre débat porte sur la rétribution. Voici les tarifs pratiqués par exemple sur Fotolia si vous décidez d’être contributeur en « Exclusivité Totale » :


Ici, les chiffres correspondent au prix de vente. Donc pour une taille de fichier XL vendu 8 crédits, vous ne toucherez que 35% (quand vous commencez), soit 2.8 crédits. Aujourd’hui, 1 crédits = 1 euro.

S’il est vrai que 0.25€ n’est pas une grosse somme pour une image via un abonnement, le marché des micros stocks est basé sur un volume de vente important, la même image pouvant se vendre 10, 25, 40, 90, 200 fois ou plus. Comme le marché est mondial (tous les acteurs de ce marché ont des sites web multilingues), le potentiel de vente de chaque image est considérable.
Sur la plupart des sites, plus vous vendez et plus vos commissions augmentent, passant de 25% pour un débutant à 63% pour les très gros vendeurs. Voici, toujours chez Fotolia, le nombre d’image qu’il faut vendre pour changer de catégorie :


Néanmoins, pour un photographe de profession, difficile d’admettre que son travail va être vendu comme au supermarché à ce tarif.

Le risque de se noyer dans la masse :
La question qui se pose également est de savoir si vous aurez la possibilité de vous démarquez de la concurrence. Les photos doivent être des photos d’illustration et non artistique. Vous allez donc être confronté à la censure de la modération impitoyable ! Ne chercher pas l’originalité ! Résultat, toutes les photos ont tendance à se ressembler. Il n’est pas rare que pour un sujet donné, vous allez trouver des photos quasi identiques. A vous de trouver l’originalité, sans être trop audacieux. La concurrence est très très féroce.

La perte du contrôle de vos images :
Sachez également que vous ne connaissez pas l’acheteur de vos photos. Si une chaine de sex-shop décide d’utiliser une de vos photos pour une campagne de pub dans tout Paris, vous ne pourrez pas vous y soustraire. Cela peut avoir son importance !

D’un autre côté, le marché est désormais formaté pour fonctionner de cette manière. Cela fait plus de 10 ans que tout a commencé, et qu’aujourd’hui, il est bien tard pour se réveiller et protester. Le service de communication passe de moins en moins par les agences pub, qui elles-mêmes passent de moins en moins commande à des photographes pour l’illustration, le tout pour des raisons évidentes de coût. Tout le monde utilise les microstocks !

Il est donc important que le photographe se positionne autrement. Les photos d’illustration de base passent et continuerons à passer par les microstocks. Ceci dit, pour les professionnels qui sont capable de créer un point de vu, d’intellectualiser une démarche, d’offrir une nouvelle forme de visuel, alors ils possèderont un produit unique que personne ne trouvera dans un microstock. Ils pourront donc se détacher et le vendre à des clients soucieux de leurs images.

En préparant cet article, j’ai lu une analogie qui m’a bien plu avec le marché de la nourriture :
« Il y a d’un côté le MCDO où un grand nombre va par recherche d’un prix et d’un autre côté les grands chefs qui continuent à proposer de la grande cuisine à un petit nombre mais en tirant très bien leur épingle du jeu. Bref il faut choisir : alimenter la masse ou travailler avec une niche ».

Pour moi, tout est dit. Etant un de ceux inscrit à un microstock (voici mon profil FOTOLIA), certains dirons que je participe à étrangler la profession en faisant des photos de base, de paysages essentiellement. Je me dis que s’ils n’ont que ça à proposer, alors qu’ils changent de métier. Aujourd’hui être photographe, ce n’est pas juste cadrer une image. Ca va plus loin, non ?

A bientôt.

2 réflexions sur “Focus #2 : Ma vision sur les Microstocks

  • Bonjour,

    bonne analyse du marché. Malheureusement ou heureusement internet et le numérique ont bouleversé la donne sur les droits d’auteurs et le commerce. Les règles nationales sont bousculées (et pas uniquement pour les photo et la musique, mais aussi pour le commerce en ligne). Je n’ai aucun doute sur le fait que si des agences proposent de prendre nos photos d’illustration en lignes pour un montant plus élevé et avec la facilité d’une agence comme fotolia les photographes amateurs ou plutôt « occasionnels » seront prêts à suivre…

    Néanmoins les gains avec ces agences sont limités si le nombre de photos et de sujets sont limités.

    Bref le débat n’est pas clos et pas simple.

    Cordialement,

    Répondre
    • Bonjour,
      Ta remarque est très pertinente, et pourtant aujourd’hui rien ne se passe… si c’était le cas, probablement que cela ne se vendrai pas car les clients se tourneraient encore plus vers des Microstocks américain, où les prix sont encore plus bas de Fotolia….
      @ Bientôt
      Orffo

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *